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Le Nom de Dieu

Le Nom de Dieu

Nous prions le « Notre Père » plusieurs fois par jour, c’est la prière donnée par le Fils  suivant laquelle, nous demandons : « que ton Nom soit sanctifié ». Le « Cantique des cantiques » de Salomon enseigne : « Plus que l’odeur de tes huiles les meilleures, ton Nom est une huile qui s’exhale ». (Ct 1, 3).
On ne peut parler de ce Nom que dans la prière et dans l’adoration au cours desquelles on peut en percevoir quelque peu, la beauté, la cohérence, le sens.

Il est bien entendu que le nom de Dieu n’est pas « Dieu », ni « Père » qui sont des noms communs.
Ce Nom était prononcé selon une tradition vivante une fois par an par le grand-prêtre dans le Saint des saints mais cette tradition a été perdue. Il en reste l’épellation, le  saint Tétragramme, fait de quatre lettres  qui ne font pas nombre mais qui ont du sens. C’est comme si ce nom était fait de quatre mots qui seraient Yod, Hé, Wav, Hé, l’épellation des quatre lettres hébraïques.


Ce Nom est une Révélation, il en est parlé dans toute l’Ecriture et il est possible d’en explorer le sens en épelant le saint Tétragramme.

 Vient d’abord la lettre yod,

la dixième lettre de l’alphabet hébraïque qui évoque la main : yad. La main réfère à l’image de la main humaine et à sa signification symbolique. Elle est la dixième de l’alphabet mais le comptage sacré, avec son décalage de trois, lui donne la valeur treize.  

Il faut regarder et comprendre ce que représentent la figure et le type de la main humaine pour trouver ce qu’elle pourrait signifier dans la divinité et en voir la ressemblance analogique. La main nous sert dans presque toutes nos actions. Cela nous conduit à considérer toute la gestuelle humaine comme un reflet mimétique des formes du monde puisque nous agissons avec les mains, au travail, à la maison, partout où nous sommes et que nous agissons pour transformer ce qui est : laver une assiette sale ou planter un clou. Avec la main, nous sommes à la racine analogique de l’acte. C’est une forme d’appropriation, comme une espèce d’appréhension ou de compréhension. L’analogie du vocabulaire est là pour le souligner. 

La première lettre du Nom de Dieu supporte analogiquement l’appréhension, la compréhension et l’action que l’on vient de citer. Quand nous parlons d’un agir divin, c’est lié à cela. Nous voyons d’abord cet agir sous l’espèce de la création à laquelle nous n’assistons pas, mais nous en voyons le résultat. En outre nous pouvons assister au gouvernement divin dans le monde. En effet, il y a un acte de création et un acte de gouvernement qui sont deux actes différents.
Il y a gouvernement dans le monde parce que tout n’est pas déterminé. En effet si le monde était un système déterministe, tout événement serait contenu dans sa cause.  

Or nous pouvons constater avec bonheur que tout ne répond pas à des lois dans le monde et qu’il existe du hasard, de l’aléatoire, du non-ordre, dans les événements qui adviennent. Cela porte à nous donner une capacité de gouvernement.
Gouverner, c’est utiliser les lois et l’aléatoire pour imposer une détermination qui ne se trouvait pas dans le monde.

Nous les hommes, pouvons-nous emparer de cette propriété du monde et gouverner quelque chose. Il n’y a qu’à voir, par exemple, le jardinier qui récolte beaucoup  parce qu’il ne laisse pas les graines tomber à terre. Il organise son travail, sème les graines et met un ordre dans la culture naturelle. L’homme ajoute aux données initiales du monde, un ordre local dans un petit domaine, un ordre qui n’y était pas. On peut penser aussi au bateau dirigé par le marin et non laissé à l’aléatoire des vents et des marées.

Gouverner, c’est avoir la volonté de mettre de l’ordre où il n’y n’en avait pas. C’est bien parce qu’il n’y avait pas d’ordre que nous pouvons en ajouter et gouverner. Un système politique qui n’aurait que des lois bien faites et irréformables ne permettrait aucun gouvernement.
Pour cela il faut la volonté de gouverner. La volonté ne relève ni de la loi ni de l’aléatoire mais de la liberté. Quelqu’un, en utilisant les lois, peut vouloir un ordre qui n’existe pas mais cette volonté n’est pas déterminée par les lois, elle y est conditionnée dans son application.

Nous pouvons constater qu’il y a aussi de l’aléatoire au niveau de notre esprit et qu’il faudrait y gouverner. Tous les actes qui requièrent de l’intelligence et qui se servent de l’aléatoire et des lois du monde s’appellent gouverner.
Si l’homme peut le faire, tous ceux qui sont munis d’intelligence et de volonté peuvent le faire d’où l’on peut déduire  qu’il y a au moins trois types de gouvernements dans le monde :

–              Le gouvernement des hommes, qu’ils apprennent avec leurs mains, car c’est elles qui prennent les graines et les sèment, qui passent à l’acte et agissent sur l’aléatoire du monde. Il y a de bons et de mauvais gouvernements. Un animal ne gouverne pas parce qu’il n’est pas capable de volonté. Il est lié à l’aléatoire et programmé par ses instincts, ses hormones, les odeurs ou un dressage.  

–              Le gouvernement des anges qui ont eux aussi une intelligence et une volonté. Comme nous savons qu’il y a des anges bons et des anges mauvais, nous sommes sûrs qu’il y a une guerre au niveau du gouvernement angélique.  

–              Le gouvernement de Dieu en qui on ne peut pas ne pas supposer intelligence et volonté. Nous voilà face à trois gouvernements possibles.

D’une certaine façon, les êtres intelligents et volontaires ne peuvent pas ne pas gouverner. C’est leur être propre de le faire. Il peut y avoir un conflit ou un accord, une harmonie ou la guerre, puisque les gouvernements peuvent s’accorder ou s’opposer entre eux.

Nous ne sommes pas uniquement des spectateurs mais des co-acteurs la plupart du temps dans un inconscient profond. Nous tombons en esclavage, mus par une volonté-intelligence autre que la nôtre, c’est d’ailleurs le propre de l’esclavage. Tant que l’homme n’est pas conscient de la présence des anges et des démons, il ne peut pratiquement qu’être esclave.
Le gouvernement des bons anges est a priori en harmonie avec le gouvernement divin et le gouvernement des démons est a priori contraire au gouvernement divin.

Le gouvernement de l’homme entre en conjonction avec les autres gouvernements et tant que l’homme ignore le gouvernement des anges, c’est une oie blanche qui se laisse manipuler. De la même façon, tant qu’il ignore qu’il y a le gouvernement de Dieu, il ne peut pas y accorder son propre gouvernement.

Cependant le gouvernement est l’usage de l’intelligence et de la volonté, donc les personnes munies de gouvernement, les hommes, les anges, et Dieu, ont cette faculté qui est le résultat de la création telle que Dieu l’a voulue.

S’il y a de l’aléatoire et de la loi dans le monde, c’est Dieu qui le veut dans son acte de création et s’il a voulu cette création ainsi, c’est qu’il veut aussi et en même temps, d’un seul acte, le gouvernement des anges et le gouvernement des hommes.

La première lettre du Nom de Dieu nous mène à des considérations capitales qui nous conduisent immédiatement à une certaine compréhension de la prière que le Fils nous propose de faire :

Notre Père …. que ta volonté soit faite
Il s’agit là du gouvernement divin, et de la compréhension profonde qu’il se pourrait qu’il y ait des conflits entre les gouvernements divin, angélique et humain. Nous demandons donc comme un bienfait que le gouvernement divin, qui est nécessairement le meilleur, puisse se réaliser.   Nous demandons que le gouvernement de Dieu inspire notre gouvernement de telle façon que sa volonté de bonté puisse être réalisée en nous. Nous remettons une part de notre gouvernement à Dieu puisque nous sommes dans l’incapacité de bien gouverner certaines choses.  

Que ta volonté soit faite (Mt 6, 10) signifie aussi : Donne-moi la force et l’intelligence pour que je puisse gouverner correctement.  L’intelligence veut que nous adhérions à ce qui est vrai.  C’est une insulte à Dieu de ne pas recevoir ses dons et de ne pas gouverner autant que nous le pouvons, selon l’intelligence, la justice, la bonté, la beauté.
Ce que je veux est-il cohérent, harmonieux avec la volonté de Dieu qui veut que je gouverne et ainsi que je lui ressemble ?

Le Nom de Dieu comporte ensuite la lettre Hé,

qui est la cinquième lettre de l’alphabet hébraïque et qui vaut huit (dans la numération sacrée). Ce Hé est la deuxième et la quatrième des lettres du Nom de Dieu et elle apparaît une fois après le Yod et une fois après le Wav.
Hé est la seule lettre de l’alphabet hébraïque qui n’a pas un sens énonçable. C’est un souffle délicat, C’est une image analogique de l’Esprit. 
Le Nom de Dieu nous dit qu’il y a un souffle en Dieu.

Le souffle est notre point d’appui analogique pour comprendre ce souffle en Dieu, la chose la plus subtile qui soit. Hé est un son primitif, une consonne qui est aussi une voyelle et qui va fournir l’image de ce qui est invisible mais audible.
Cela signifie que ce vent, le Hé, est à la naissance du son dont on ne connaît ni l’origine ni la fin mais qui est la matière pour signifier la source du sens. Il faut un souffle impalpable qui lui-même fait vibrer la gorge.
Hé : on appelle cette vibration une aspiration alors qu’elle est une expiration. Ce n’est pas un h aspiré, mais expiré, c’est un souffle forcément, il va vers l’extérieur. Le souffle se fait entendre et procure un son si on fait vibrer quelque chose dans la gorge.

C’est un modèle analogique du souffle divin, ce souffle en Dieu fait sonner quelque chose dans le monde. L’image du vent qui agite les branches est bien trouvée.  En Dieu ce souffle s’exprime analogiquement en faisant sonner autre chose que lui. C’est la création ! La création tout entière va sonner par le souffle divin. Il faut se mettre à l’écoute et dire que tout ce qui se prononce, qui se chante, qui s’entend dans le monde est le fruit de cette présence qui fait sonner les choses.

(Jn 3, 8) » Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit. « 

Pour nous le souffle est indiscernable, il se rend discernable par une interaction avec autre chose.

Tout à coup il y a un bruit,  et c’est la création d’un contraste ; il est possible de produire des contrastes dans la création puisque sa structure est celle du contraste. La structure de la réalité créée est une structure quaternaire[1], comme la structure du contraste. L’analogie est facile.

La création supporte et s’exprime dans le contraste. Que va-t-il manifester en Dieu puisqu’il s’agit d’une manifestation de Dieu dans son Nom ? Le Nom de Dieu est pour nous, le nom est fait pour autrui, Dieu n’a pas de nom en lui-même. Le Nom de Dieu est fait pour qu’on puisse l’appeler, l’invoquer, le nommer.

Qui invoque le Nom du Seigneur sera sauvé (Rm 10, 13).

Le Hé est fait pour produire une manifestation divine. Nous devons remarquer l’aspect contrastant que peut avoir la présence du vent qu’on ne voit pas, comme la présence divine dans le monde.

YH. Ces deux premières lettres du Nom montrent qu’il y a en Dieu une puissance de gouvernement et une puissance de manifestation qui se fait connaître. Nous avons besoin de le connaître pour nous gouverner et entrer en accord avec lui. Nous savons par ailleurs que l’Esprit Saint est donateur de tout bien. C’est sous cet aspect de donateur de tout bien que nous pouvons attendre que le Saint Esprit se manifeste dans un certain contraste dans le gouvernement du monde.

Wav, est la lettre suivante,

la sixième lettre de l’alphabet, qui vaut neuf selon le comptage sacré.  La lettre Wav signifie le piquet, le piquet de tente que l’on plante en terre. Il est ce qui fixe provisoirement une tente amovible. On met et on enlève le piquet, cela montre la capacité à la stabilité dans le mouvement.  Il y a un choix, donc il y a du gouvernement dans l’air. C’est une capacité spéciale dans le mouvement de pouvoir s’arrêter où on veut et d’être stable à cet endroit-là ;   le Wav nous conduit vers cette idée analogique de maîtrise du mouvement.   

On sait que le mouvement de l’homme doit être gouverné s’il n’est pas limité par des éléments extérieurs. Le Wav suppose la capacité de bouger mais pas au gré de l’aléatoire ;  on peut arrêter le mouvement, ou le reproduire, ou le continuer et pour cela il faut la maîtrise de l’ago-antagonisme[2]. C’est une loi générale.

Il n’y aurait aucun gouvernement possible s’il n’y avait pas d’ago-antagonisme et il faut supposer un ago-antagonisme analogique en Dieu. Dans la Révélation, nous trouvons des concepts ou des notions ago-antagonistes que nous ne pouvons comprendre si nous ne les repérons pas comme tels. Un exemple est celui de la séparation de deux concepts unis quoique opposés, et qui vont toujours ensemble : les concepts d’intelligence et de sagesse.
Cela fera sans doute un jour l’objet d’un article développé.

En gros, ils sont pour nous comme la droite et la gauche. Une droite seule ne peut pas « prendre » grand-chose, une gauche seule non plus, mais réunies, elles permettent de soulever des choses  qui ne sont ni la droite  ni la gauche. Que permet de saisir la sagesse unie à l’intelligence en un rapport antagoniste ? Il sera bon de le montrer mais pour comprendre la suite il faut entendre que les deux concepts réunis permettent d’accéder à la connaissance.

(Dt 4, 6)  Gardez-les et mettez-les en pratique, (ces lois et ces coutumes) ainsi serez-vous sages et intelligents aux yeux des peuples. Quand ceux-ci auront connaissance de toutes ces lois, ils s’écrieront :  » Il n’y a qu’un peuple sage et intelligent, c’est cette grande nation !  »

Jésus nous dit d’être sage comme la colombe, et avisé comme le serpent. (Mt 10, 16). Nous retrouvons cette dualité, une opposition que nous ressentons plus ou moins, pour entrer dans le royaume des cieux. 

(Jn 17, 3) Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.  

Il faut faire cette saisie. Tout est ordonné à la connaissance du vrai Dieu. C’est donné au terme de l’acte qu’il a fallu poser dans un gouvernement libre, harmonieux avec le gouvernement divin qui nous est proposé dans la Révélation. 

Wav montre cette puissance d’opposition de la sagesse et de l’intelligence dans un acte libre, dans le mouvement qui permet sa réalisation. C’est cela le mouvement et l’arrêt.   C’est un acte, c’est la capacité d’agir. Sans ago-antagonisme, il n’y a pas de capacité d’agir.

De la même façon, au niveau de l’esprit il n’y pas de capacité de comprendre sans ago-antagonisme. Dieu se manifeste à ce niveau dans la sagesse et l’intelligence qui sont ses dons divins, et puisque le Wav fait partie de son nom, il existe en Dieu quelque chose d’analogue à ce mouvement qui permet la réalisation d’un acte libre.
La doctrine de la Sainte Trinité contient cela. C’est plus sensible, plus intelligible dans l’hypostase du Fils, laquelle correspond au Wav, qu’on plante en terre et qui convient pour signifier l’Incarnation.

Ensuite vient un deuxième Hé.

La justification en est l’ordre du nom YHWH. Un Hé suit le yod et un hé suit le wav. Peut-être y a-t-il une émission du souffle spécifiée par le yod et une émission du souffle spécifiée par le wav. Cela rejoint ce qui va être développé plus tard dans la doctrine : le Nom de Dieu est donné dès l’origine, la double procession du Saint Esprit qui procède du Père et du Fils.

    YHWH est le nom révélé à Moïse. Or Moïse est inspiré, il ne pouvait pas ne pas connaître la doctrine, non pas comme nous la connaissons aujourd’hui, mais la doctrine conservée, secrète, car trois fois sacrée. Si nous ne la comprenons pas nous tombons dans le trithéisme, ce qui est hélas arrivé.

Ce qui est aussi pris pour un blasphème suprême qui mérite la mort, c’est que Jésus a révélé la Sainte Trinité dans son enseignement. Ensuite il a fallu des siècles pour formuler le dogme mais il a été cru dès le début. De la même façon on croyait à l’Assomption depuis vingt siècles même si ce dogme n’avait pas été encore énoncé explicitement.
La Sainte Trinité est nommée dans l’Evangile : (Mt 28, 19) Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Jésus a pris le risque que le Nom de Dieu soit massivement blasphémé, or un homme ne peut pas prendre ce risque. Révéler une telle doctrine implique la divinité de celui qui la révèle. La doctrine était connue du temps de Jésus. C’était une science cachée et réservée aux maîtres d’Israël, qui, à force de la cacher, avaient fini par l’oublier. Cela arrive aussi aujourd’hui dans l’Eglise, par manque d’enseignement, et les fidèles finissent par ignorer complétement la doctrine de la Sainte Trinité. 

Si on a le respect du Nom de Dieu, il faut faire comme Jésus et le révéler au peuple quitte à ce qu’il fasse contre-sens sur contre-sens parce que si on n’enseigne pas, le contre-sens est majeur jusqu’à faire un monothéisme intellectuel idolâtrique et une unité à la Platon. Or Dieu n’est pas UN de cette façon-là.

S’il n’y a pas de différence en Dieu, il n’y a pas de Sainte Trinité. C’est à force de ne pas enseigner qu’on fait blasphémer Dieu. La doctrine est difficile, mais il faut l’enseigner, l’enjeu est colossal et terrifiant.

YHWH, ce Nom est trois fois Saint

Toute la doctrine de la Sainte Trinité est contenue en germe dans la signification du Nom que Dieu a révélé à Moïse.

Certains grammairiens ont écrit des pages et des pages sur les variations du verbe être ; c’est une invention des grammairiens, ce n’est pas dans l’Ecriture sainte. On parle aussi de la tradition « yahviste » et de la tradition « élohiste », mais  Il n’y a aucune concurrence entre le nom propre YHWH et le mot Elohim désignant la divinité.

Il faut regarder la signification d’Elohim :  c’est le nom de dieu désignant la divinité, un dieu avec d minuscule. Le pluriel est Elim qui désigne des êtres spirituels. Eloha, est un nom féminin peu employé et on peut copier maître Eckhart qui a traduit : « la déité ».

A ce nom féminin, on donne un pluriel masculin, c’est une procédure régulière en hébreu :  lorsqu’il y a un pluriel masculin d’un nom féminin, ou l’inverse, il s’agit d’une abstraction. Elohim est un nom abstrait qui voudrait dire formellement « les dieux » mais l’abstraction fait qu’on traduit : « la divinité ».

On en a pour preuve que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob dont le nom propre est YHWH, est nommé Dieu des dieux, Seigneur des seigneurs par l’Ecriture même. Cela signifie bien qu’il y a de nombreux dieux, ce qu’on appellerait aujourd’hui des puissances archétypales[3].  Quand on adore un faux dieu, on n’est pas détrompé. Un faux chèque ressemble à un chèque et un faux dieu ressemble à un dieu. Les démons ressemblent à des anges, sinon ils ne tromperaient personne.
Le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs est la divinité ultime.

On voit Elohim en tant que créateur sans connaître son nom, pour le savoir il faut une Révélation spéciale. La divinité crée non pas sous son nom propre, mais c’est sous son nom propre qu’elle se révèle à l’homme. La création précède logiquement la Révélation.  L’usage d’un nom propre intervient quand il y a l’induction d’une relation personnelle entre ce Dieu et son peuple.

(Lv 26, 12) : Je vivrai au milieu de vous, Je serai votre Dieu et vous serez mon peuple.

Le créateur est anonyme, la création est sa signature. Son nom se révèle dans son gouvernement, un acte spécial dans la Révélation. Le fait de se révéler fait partie du gouvernement divin agissant quand il veut et comme il peut parce qu’il veut des hommes libres, aussi attend-il que le gouvernement de l’homme coïncide avec son désir pour se révéler.

Jésus dit à ses disciples : (Mt 6, 9) : Vous donc, priez ainsi : Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié.
Dieu n’est-il pas Saint ?  Bien entendu, Dieu est saint mais il faut que son nom soit sanctifié parce qu’il pourrait être blasphémé. Le contraire du blasphème est la sanctification du Nom. Il faut que son Nom soit sanctifié par ceux qui le prononcent, dans leur cœur, dans leur intelligence.

Ecoutons le Sanctus,  le chant des séraphins, révélé par le prophète Isaïe : 

(Is 6, 3) Ils criaient l’un à l’autre ces paroles : Sanctus, sanctus, sanctus est  YHWH, sa gloire emplit toute la terre. Sanctus, Sanctus, Sanctus, Deus sabaot

C’est la Révélation de Dieu à Isaïe dans le Temple. Le latin ne traduit pas Deus sabaot : le Dieu des armées. Dieu est le Dieu des armées célestes qui sont assimilées aux anges.  Les armées sont la figure du désir, la figure de la conservation de l’acte de la vie. Dieu est Elohé sabaot.  

« Saint, Saint, Saint » si nous poursuivons en disant « le Seigneur », cela trahit le nom sacré de YHWH, divinité du désir intime de la Vie. La vie est intimement désir.

(Ap 22, 17) : Et que l’homme assoiffé s’approche, que l’homme de désir reçoive l’eau de la vie gratuitement.


[1] Cf. Structure de la connaissance JF Froger et Robert Lutz, Ed. desiris. 2003

[2] L’ago-antagonisme exige deux forces mesurées  contraires et égales, aussi les muscles se contractent et sont retenus tout à la fois. Chaque geste requiert ces deux forces pour arriver au résultat, comme de plier un bras ou de prendre un verre dans la main etc.   

[3] angéliques

Mon royaume ne vient pas de ce monde

Conférence EEChO Pentecôte 2024

Donnée en visio conférence durant la session de Pentecôte d’EEChO les 19 et 20 mai 2024, Jean-François explique ici comment comprendre la phrase du Christ : « Mon royaume n’est pas de ce monde ».

Grâce à Jean le Baptiste qui annonce l’arrivée du Royaume des Cieux et à Isaïe qui l’a également prophétisé et enfin aux paroles de Jésus Lui-même, comment comprendre ce qu’est le Royaume des Cieux ?

Écoutez cette conférence et n’hésitez pas à nous écrire en retour !

Mon royaume ne vient pas de ce monde – Partie 1
Mon royaume ne vient pas de ce monde – Partie 2

Préface : Le livre de la nature humaine

Le lecteur recevra ce Livre de la nature humaine comme la carte d’un trésor « nouveau et ancien » (Mt 13, 52) qu’on a mise dans une bouteille et jetée dans la mer agitée du monde contemporain, en espérant que, portée par les vents imprévisibles de la Providence, elle arrive à des mains amoureuses du travail et à des cœurs brûlants de désir de vérité. Cette carte ne provient pas, cependant, des restes d’un naufrage, comme beaucoup de réflexions anthropologiques actuelles qui configurent notre mentalité profonde, culturelle, politique et sociale, et nous invitent à nous conformer au désespoir, parce que, de toutes façons, nous ne serions que des animaux évolués, mammifères qui ont réussi, mais tout à fait à la dérive dans une existence que personne n’a appelée, aimée et instituée. Non pas, donc, de l’île des naufragés, mais d’un îlot de joie qui a pour nom « théologie ».

C’est en théologien courageux que l’auteur de ces pages denses et diamantines nous offre le fruit de sa solitude contemplative et de son étude patiente de la Parole de Dieu. Parce qu’il faut du courage pour donner aujourd’hui un vrai cadeau théologique qui nourrisse dans la joie sans se laisser porter par les normes du convenable ni avoir à payer le prix des corrections assumées. Quelles sont les joies que ce livre veut réveiller dans notre mentalité chrétienne ?

Tout d’abord, la joie de goûter du texte de l’épître aux Hébreux dans une traduction directe de l’araméen, en nous faisant sentir son rythme oral construit par des balancements du souffle et des structurations par mots-clés, aptes à la mémorisation par cœur et la rumination constante de l’enseignement. L’ effort de répéter maintes fois la lecture du texte comme une récitation à haute voix, en se laissant imprégner des images révélées avant même d’en approfondir son étude, ne restera pas sans fruit.

On trouvera ensuite la joie de voir se construire dans le champ de notre propre personne l’édifice merveilleux de la nature humaine, tel qu’il a été conçu par Dieu et révélé dans l’Écriture Sainte pour que nous nous concevions nous-même dans la liberté de comprendre et l’assentiment de la foi. Le livre ne veut aucunement imposer une vision, même renouvelée, de la nature humaine, mais offrir des instruments inouïs, sortis de la logique même de l’Écriture, pour que ce soit la Parole révélée elle-même qui nous apprenne à penser et façonne en nous l’intelligence du mystère filial de notre appel, toujours surprenant, à être des hommes dans l’Humanité accomplie du Fils, termes d’une relation de Parole qui fonde et garantit divinement une authentique socialité humaine. L’ auteur a su dégager de l’épître aux Hébreux les catégories de notre vocation humaine, et nous invite à un voyage passionnant de transformation intérieure par un effort de pensée et de reconstruction de notre nature, tombée dans la Chute mais réinstaurée dans la Parole incarnée.

Si l’on ne fuit pas trop vite les appuis techniques dans les logiques quaternaire et ternaire, découvertes par l’auteur comme cohérence profonde du langage révélé, on aura la surprise de contempler la nature humaine structurée par les catégories du Temple, qui la différencient en féminité, masculinité, sacerdoce et grand-sacerdoce, quatre catégories concomitantes, nécessaires l’une à l’autre, et qui aident à sortir de la contraposition infructueuse de l’homme et de la femme dans une lutte idéologique pour le pouvoir. Une nouvelle logique est nécessaire pour accueillir la nouveauté de l’Évangile prêché par saint Paul, auteur de l’épître selon la meilleure tradition de l’Orient et de l’Occident ; ce livre offre les outres nouvelles pour le vin nouveau, seulement, il faut s’exercer à ses catégories pour en savourer la douceur et la cohérence.

La clé du message de l’épître aux Hébreux est la révélation de Jésus Ressuscité comme Grand-Prêtre. Peu de théologiens ont exploré le rôle grand-sacerdotal de Jésus. Dans le langage ecclésiastique habituel, on parle du sacerdoce de Jésus comme modèle du sacerdoce des ministres ordonnés, en identifiant les catégories du Prêtre et du Grand-Prêtre. Ce langage appauvrit la compréhension des grands trésors anthropologiques et spirituels cachés dans la révélation de Jésus comme le Grand-Prêtre dont nous avions besoin. On n’avait pas même soupçonné l’importance du grand-sacerdoce de Jésus comme achèvement de la nature humaine. C’est que, en ne discernant pas la différence entre le Prêtre et le Grand-Prêtre, on ne discerne non plus la profondeur théologique de la différence entre l’homme et la femme, parce qu’il y a autant de différence entre le sacerdoce et le grand-sacerdoce qu’entre la masculinité et la féminité. Dans la totalité du corps-Temple qui constitue la nature humaine, achevée dans la catégorie unique du Grand-Prêtre, une nouvelle lumière jaillit pour comprendre l’homme et la femme comme fonctions liturgiques et vocations représentatives de différents aspects de la nature humaine et même comme des reflets de la structure trinitaire de Dieu, puisque l’homme intégral est créé « à son ombre-image et selon sa consanguinité-ressemblance ».

La redécouverte du rôle du Grand-Prêtre dans la structure de la nature humaine achevée, comme clé de compréhension des autres catégories anthropologiques, pourrait, nous l’espérons, faire sortir à bonne heure le langage religieux de la fascination des deux abîmes chimériques entre lesquels se débat aujourd’hui la réflexion théologique. Réflexion tentée de perplexité et risquant la paralysie de la langue de bois ou la perte du sel évangélique : d’un côté, l’abîme de la dissolution de la différence entre l’homme et la femme, qui nous entraîne dans un égalitarisme lissant la richesse concrète de l’asymétrie entre les sexes et son sens révélé ; c’est l’athéisme théorique et pratique qui se cache dans cette chimère, comme a bien vu Chr. Singer, qui disait : « Lorsque une société veut couper l’homme de sa transcendance, elle n’a pas besoin de s’attaquer aux grands édifices des églises et des religions, il lui suffit de dégrader la relation entre l’homme et la femme »1 ; de l’autre côté, l’abîme d’un recours trop rapide à la mystique, qui pourrait enfoncer dans le brouillard de l’indéfini ou la projection des désirs non informés par le langage, certainement difficile et toujours analogique, de la révélation, en nous faisant croire que le vrai message de l’Écriture se trouve au-delà de tout langage et même de toute compréhension.

Ce livre invoque la voie, non pas d’un au-delà de la logique, mais d’une logique construite autrement, quaternaire pour la description des différenciations qui ont lieu dans la création, et ternaire pour la compréhension des transformations spirituelles décrites dans les récits évangéliques, une logique capable d’embrasser de façon cohérente et de tenir ensemble les diverses catégories de la nature humaine garanties dans sa rationalité et sa dicibilité par la Parole même de Dieu. Comment sortir de ces deux abîmes ? Le livre ne connaît qu’un chemin : c’est la joie de comprendre.

Une lumière toute nouvelle jaillit aussi de ces catégories pour la compréhension de la fonction rituelle du sacerdoce et du sacrifice que le prêtre est appelé à réaliser. La troisième partie de l’œuvre ose proposer avec une audace logique les raisons profondes de la décision de l’Église de ne pas conférer le sacerdoce ordonné aux femmes. Ce que le Magistère, interprète fidèle de la Révélation, indique sans comprendre, le théologien doit l’expliquer, parce que les choses ne sont pas vraies parce que c’est l’Église qui les dit (cela serait purement et simplement un aspect subtil du fidéisme), mais, à l’inverse, l’Église dit les choses qu’elle dit parce qu’elles sont vraies, et donc doivent être comprises et étudiées avec tous les moyens de la raison, pour déceler sa vérité libératrice. Le paysage sur le mystère de la femme qui se dessine dans cette troisième partie de l’œuvre est vraiment lucide et d’une hauteur surprenante, et les réflexions qui lui sont dédiées pourront compter, je crois ne pas exagérer, entre les pages les plus belles et profondes que la théologie ait jamais écrites sur l’Église-Épouse comme accomplissement eschatologique
de la nature humaine.

Ce courage et cette joie coûteuse qui mènent à dévoiler les raisons, logiques et analogiques, et même anagogiques, de la Révélation, en respectant la pédagogie du Verbe de Dieu et l’expérience la plus profonde de la vie de sainteté de l’Église, seront la source d’une métaphysique renouvelée, centrée sur la relation comme paradigme fondamental. L’horizon qui se dévoile de cette lecture de l’épître aux Hébreux comme livre de la nature humaine est difficile et exigeant, bien sûr, mais c’est la façon de penser et de comprendre demandée par cet effort que l’Église de notre temps appelle, peut-être sans savoir encore en exprimer les raisons profondes, comme une « nouvelle évangélisation ».

Je me suis limité à signaler quelques joies de ce livre comme orientation pour la lecture. Des trésors de compréhension attendent à chaque page pour l’enrichissement du lecteur bienveillant. Une préface n’est qu’une carte de la carte. Reste à faire courageusement le chemin en se plongeant dans la mer. La perle n’est pas en surface, on ne la trouve qu’en s’immergeant dans les eaux fraîches de la Parole de Dieu, muni de logique et de confiance en la rationalité de tout ce que Dieu nous a communiqué. L’ effort vaut la peine, il n’est que pour la joie.

  1. Chr. Singer, Du bon usage des crises, Albin Michel, 57, cité par F. de Muizon, Homme
    et femme, l’altérité fondatrice
    , Le Cerf, Paris, 2008, 9.


Père Francisco José López Sáez
Professeur de théologie spirituelle à l’Université pontificale de
Comillas des jésuites de Madrid, de spiritualité et liturgie des
Églises d’Orient à l’Université Ecclésiastique San Dámaso

Préface : Une nouvelle apologie du Christianisme

Citadelle d’espérance au milieu du désert

Il n’y a pas de logique dans le mal, qui est dépourvu de tout système respiratoire. C’est pour cela que, dans un monde divisé par les guerres et envahi par les idéologies, l’atmosphère devient irrespirable. Il nous faut donc trouver une citadelle d’espérance au milieu du désert, pour pouvoir respirer l’air pur de la Vérité, qui remplit les hauteurs.
La logique dont traite ce livre, une « logique du bien », a été découverte et méditée par son auteur depuis de longues années passées dans la solitude d’un ermitage couronné par la beauté, sans souci de l’horloge, au rythme bien plus large que le temps, du paysage des Alpes. C’est le fruit de l’étude et de la contemplation. La neige du sommet, où repose la Vérité, génère les ruisseaux qui descendent vers la vallée afin que la vie humaine puisse reverdir, répondant à sa vocation originelle et à sa destination ultime dans la liberté personnelle. Ce livre, qui recueille l’eau cristalline provenant des cimes enneigées, nous est offert comme un « manuel » pour nous aider à comprendre et admirer la merveilleuse logique dont est tissue l’anthropologie biblique révélée.
Les lecteurs qui ont suivi les réflexions de Jean-François Froger connaissent déjà la finesse de l’auteur dans le dévoilement des structures quaternaires de la réalité créée, et savent que, notre logique habituelle étant binaire, on peine à trouver une logique adaptée à la structure même de la vie ; et ils ont appris avec l’auteur à découvrir émerveillés comment les récits de l’Écriture Sainte, de la Genèse à l’Apocalypse, fonctionnent précisément avec la logique qui convient à la vie, qui est une logique quaternaire quand il s’agit des structures d’une totalité quelconque (à cette structure quaternaire de la réalité créée et à sa logique propre est dédiée une première partie du livre, § 1-20), et une logique ternaire quand il s’agit des réalisations ou des transformations. Les § 21-26 étudient la logique ternaire et la développent dans des exemples de l’Écriture, pour découvrir sa valeur inestimable pour l’interprétation du songe de Jacob dans Genèse 28, 10-21, la controverse avec les pharisiens sur la filiation et l’état de disciple dans Jean 8, 31-45, la guérison de l’aveugle de Bethsaïda dans Marc 8, 22-26 ; le sommet de l’œuvre se trouve dans l’application de cette logique ternaire à la compréhension des états du corps du Christ et au mariage comme institution rituelle qui construit l’humanité des rapports humains, et dont la logique de parole est dévoilée dans le processus de révélation qui va des noces de Cana au sang de la Nouvelle Alliance.
L’auteur rassemble dans cet ouvrage des fragments dispersés dans les excursus et les annexes de différentes études d’anthropologie publiées, pour former un petit traité de « logique intégrale » au service d’une nouvelle apologie de la foi. D’une certaine manière, ce livre constitue une sorte de « recueil rétrospectif », parce qu’il invite à reprendre l’étude des œuvres antérieures d’un point de vue différent, qui offre des richesses vraiment nouvelles. Dans ce dernier livre on a atteint finalement… le principe ! On peut maintenant, à partir de ce sommet, refaire en sens inverse tout l’enseignement de notre exégète avec une nouvelle clé en main, ouvrant des portes qui, peut-être, étaient restées auparavant inconnues et donc fermées. Le travail recommence, parce que, étant pèlerins sur cette terre, chaque but atteint n’est qu’une étape provisoire.
Quelle est cette nouveauté, qui fait que tout le chemin parcouru par notre auteur en compagnie de ses auditeurs, pendant des décennies, dans la recherche de la logique qui sous-tend la Révélation divine, redevient maintenant une source toute jaillissante de fécondes découvertes ? C’est sans aucun doute le dévoilement de la quaternité de la Vie humaine, qui apparaît en pleine lumière comme une quaternité de quaternités, dont la complexité peut nous aider à pénétrer les diverses dimensions de la réalité relationnelle humaine, comprise comme une relation gouvernée par la Parole divine et culminant dans l’unicité singulière de l’hypostase personnelle de chacun, concomitante avec les trois autres dimensions. Voici le schéma qui résume les développements de la première partie de l’œuvre :

Cette nouvelle quaternité de la Vie humaine, dont la logique est régie par le Verbe divin, peut être considérée comme la pierre angulaire de tout l’édifice construit par Jean-François Froger jusqu’à ce moment. Une préface ne suffit pas pour mettre en lumière tous les enjeux de cette étude, grosse de pistes nouvelles pour l’anthropologie de la personne, la relation de l’homme et de la femme, l’ecclésiologie fondamentale, la christologie et même l’eschatologie. Aux lecteurs d’en juger, et aux théologiens, s’ils veulent écouter, d’en profiter. Je souligne tout simplement quelques pistes majeures.
En se fondant sur cette pierre angulaire, le livre veut offrir « une nouvelle apologie du christianisme ». Il s’agit de la nouveauté de la pédagogie de Jésus qui, sur le chemin d’Emmaüs et dans les apparitions pascales, ouvrit l’intelligence des disciples « afin qu’ils comprennent l’Écriture » (Luc 24, 45), et en elle, comme dans un miroir, sa propre existence fragmentée. L’apologie ainsi comprise nous enseigne à lire l’Écriture et la vie à partir de la logique du Ressuscité, c’est-à-dire, à la lumière de l’Écriture elle-même. Il ne faut surtout pas projeter notre intelligence sur l’Écriture pour la traduire pauvrement en nos concepts binaires, on doit plutôt apprendre à lire l’Écriture pour devenir vraiment intelligents. Cette apologie peut être
comparée à l’effort du prêtre russe Pavel Florenskij (fusillé en 1937, inhumé dans une tombe anonyme, comme une semence jetée en terre…) pour faire comprendre, dans sa Philosophie du culte, cette vérité fortement enracinée dans la tradition chrétienne orientale : on n’est pas constitué en homme-individu autonome (comme dans la mentalité dualiste moderne) pour célébrer ensuite les sacrements, mais on célèbre les sacrements pour devenir homme,
et homme rationnel, parce que le culte, et spécialement le sacrement eucharistique, est, dans les paroles du grand mystique sacramentaire byzantin du XIVe siècle Nicolas Cabasilas, le « laboratoire de la résurrection », le rituel étant le garant et la vérification de l’humanité de l’homme.
La grande tâche de notre temps, face à la profonde crise anthropologique, est de nous approprier de manière réfléchie l’anthropologie implicite dans la logique de la Révélation, qui ne cherche rien d’autre qu’à construire l’Homme. Compte tenu de la hauteur vocationnelle de notre temps et des exigences qui lui sont imposées, il ne suffit tout simplement pas d’utiliser
la vieille outre des concepts philosophiques pour y insérer l’anthropologie révélée. Ce n’est pas la notion d’être statique, mais la notion de relation qui est première pour l’intelligence. Le logos révélé vient d’une pensée qui n’est plus centrée sur l’être, mais sur la Vie. C’est une pensée intégrale qui ne connaît pas la mort ni ne la justifie, mais, choisissant la vie selon l’invitation
de la Parole divine (Deutéronome 30, 19-20), suit rituellement les étapes de sa logique vivante.
L’Écriture contient donc une logique de la Vie. L’apologie tentée dans ce livre présente les instruments logiques nécessaires pour commencer à comprendre l’étonnante affirmation de Jésus : « Je suis la Vie. » (Jn 14, 6) Ainsi, une raison qui a accès à la révélation chrétienne aura donc accès aux mystères de la vie. Alors la correspondance entre la Parole divine et les profondeurs du cœur humain sera établie, parce qu’il y a une logique commune aux deux mystères : « Abyssus abyssum invocat. » (Ps 41, 8) On dit aujourd’hui que la prédication ecclésiale vit d’une anthropologie médiévale et archaïque. Mais ce qui a vieilli, c’est notre conception binaire. Il s’avère que la logique quaternaire de la révélation, lorsqu’elle est découverte, est quelque chose d’éternellement nouveau, qui ne cesse de jaillir comme d’une
fontaine fraîchement ouverte. Le signe de la véracité de la Révélation est la cohérence profonde des mystères entre eux (analogia fidei) et avec les profondeurs du cœur humain (analogia entis), comme l’a souligné le concile Vatican I dans la Constitution Dei Filius.
Cette nouvelle apologie du christianisme nous invite à ne pas avoir peur de redécouvrir le christianisme comme Vérité, et de restituer son système respiratoire (sa logique de Vie) en chaque créature humaine, singulièrement, de personne à personne, de cœur à cœur. Nous donnerons ainsi raison à « la foi de nos pères », comme l’a souhaité le grand philosophe russe Vladimir Soloviev, auteur d’une philosophie de la « connaissance intégrale », bien
actuelle à plusieurs égards.
L’homme est le fruit du travail de Dieu. Il faut l’aider en complétant avec notre parole orale ce qui manque à l’humanité de l’homme, ce que ne peut pas fournir l’automatisme animal ni la lutte binaire de l’homme et de la femme : la parole rituellement reçue est la condition de la survie spirituelle de l’humanité. Parce que l’humanité dans l’homme est la valeur la plus menacée, et précisément à cause de l’idéologie, qui est un refuge pour ceux qui fuient la vie (pour échapper au désir et à la décision). À notre époque, l’idéologie est manifestement destructrice, on voit partout à l’oeuvre une destruction apocalyptique, mais « ceux qui vous construisent vont plus vite que ceux qui vous détruisent » (Isaïe 49, 7). Il faut savoir découvrir en ces temps troublés les signes de la Providence divine et son appel à la liberté, à l’intelligence et à la volonté de l’homme. Parce que la Vérité suit son cours imparable ; le rationalisme a déjà été vaincu, tout comme le fidéisme. L’intelligence va être rendue à la foi et la foi à l’intelligence, et cela accomplira le monde. Être chrétien est tout simplement comprendre les Écritures. C’est l’heure de la compréhension intégrale de la Révélation. Si une seule créature s’ouvre à la Vérité, la lumière a déjà vaincu les ténèbres, car la Vie éternelle aura été établie dans un cœur humain. De ce cœur, au nom de tous, jaillira alors un fleuve de lumière, qui est le Verbe de Dieu lui-même, dans lequel nous sommes et vivons.
À vous tous, qui aimez fréquenter les rares pages qui construisent un rempart pour garder la mémoire intérieure et laissent dans l’âme le goût de l’Esprit : rien dans ce livre ne vous décevra. Alors ne vous découragez pas, laissez-vous mener par la main (c’est l’objet d’un « manuel ») et utilisez les meilleures heures du jour et de la nuit dans son étude. Le fruit en sera la joie, la clarté et l’illumination du profond désir de vivre, qui est la marque de notre liberté, le sceau du Créateur dans notre cœur. C’est en cela que consiste l’apologie du christianisme : creuser les puits du désir qui avaient été bouchés quand le paradis s’est transformé en terre d’épines, pour nourrir à nouveau l’intelligence et construire, avec l’instrument d’une logique intégrale – avec le « logos » du « Logos », avec le geste du Verbe incarné –, une citadelle d’espérance au milieu du désert. Pour la vie de l’Homme. Pour la paix du monde.


Écrit au Liban, première semaine de Pâques, avril 2022


P. Francisco José López Sáez
Professeur de théologie spirituelle
à l’Université pontificale de Comillas des jésuites de Madrid,
et de spiritualité et liturgie des Églises d’Orient
à l’Université ecclésiastique San Dámaso

Préface : Six chemins pour connaître sagesse et intelligence

Préface du Père Francisco José López Sáez

Le livre que vous avez entre les mains est le fruit d’une intense recherche, menée avec la rigueur de l’intelligence et la passion du cœur. Ces six chemins, poursuivis tout au long d’une retraite de prière, nous attirent sur la route des Béatitudes de l’Évangile, en invitant le lecteur bienveillant à une aventure de l’esprit dont, c’est sûr, il ne reviendra pas comme il a commencé. C’est que, en écoutant avec le cœur intelligent ces paroles toujours neuves de notre Seigneur, la sagesse vient à notre rencontre en jaillissant de la Source de toute béatitude, la Bonté divine.
En effet, dans les langues sémitiques de la Révélation, dans lesquelles Jean-François Froger sait pousser avec tant de maîtrise l’eau vive d’une anthropologie biblique, l’expression qui ouvre chacune des neuf béatitudes de Jésus (tubayhon, dans l’araméen parlé par Lui) fait écho à la proclamation qui rythme avec exultation la scansion des six jours de la création : le « c’était bon » (l’hébreu tob, de même racine), « c’était très bon » (Gn 1, 31), avec lequel le Créateur bénit ses œuvres, son œuvre qui est l’Homme. La Divinité nous montre dans la Genèse que notre vie de créatures appelées à devenir des interlocutrices personnelles de sa Parole doit être couronnée avec la même Bonté-Beauté de tout ce qui relève de l’œuvre de l’amour divin : cette Bonté qui n’existe dans les choses créées que parce qu’elle réside originairement dans le regard même de l’amour du Dieu-Trinité. La même voix divine qui proclame « au commencement » la bonté radicale au fondement de la liberté de la créature proclame « sur la montagne » de Galilée, par la bouche du Verbe Incarné, la « béatitude » de la communauté qui a reconnu, en pleine conscience, Jésus comme le Messie.
Justement la reconnaissance de Jésus comme le Messie est l’enjeu de cette merveilleuse composition des neuf béatitudes. L’auteur du livre a su montrer l’art splendide de la parole de Jésus, qui tisse dans son enseignement, avec un style inimitable, les échos de toute la Révélation (« Moïse, Prophètes et Écrits », Lc 24, 44), pour éveiller la foi des disciples en Lui : tubayhon, « c’est une Bonté » d’être pauvre en esprit, endeuillé, humble, affamé et assoiffé de la justice-rectitude, miséricordieux, pur dans le cœur, quelqu’un qui fait la paix, persécuté à cause de la sainteté, et finalement calomnié et mis à part, parce que ces conditions sont le trésor même des vertus de l’Homme accompli, le Messie. C’est Lui, Jésus lui-même, qui vit dans son humanité, dans sa prière, sa vie et sa mort, les béatitudes qu’il proclame pour nous : elles parlent de son propre mystère et font de tout disciple qui les écoute et ne projette guère ses pré-concepts acquis un participant du Royaume des cieux, un fils de Dieu, voyant Dieu, un croyant finalement capable de pratiquer la Loi de Dieu, parce qu’il l’a comprise de l’intérieur grâce à la révélation de Jésus, en rejouant les béatitudes dans sa propre vie, parce que, nous dit l’auteur, « pour reconnaître le Messie Fils de Dieu, il faut être à son image ».
Les béatitudes sont, donc, grâce à la foi qu’elles communiquent à qui sait discerner par son écoute la multitude d’appels bibliques qui tissent son message, la source de cette Sagesse qui devra un jour ouvrir les yeux des disciples au sens profond de la création et de l’Écriture, et de leur propre existence dans le miroir des choses créées et des paroles divines. Ça sera l’œuvre du Ressuscité sur le chemin d’Emmaüs, qui couronne l’annonce de ses « béatitudes » avec la réalité de sa propre Résurrection : celle-ci accomplit le « très bon ! » du fiat créateur initial, ouvrant le cœur des disciples pour qu’ils puissent reconnaître, dans son Humanité de Grand-Prêtre, le lieu de la présence divine, et dans les béatitudes qui résument son identité messianique la porte de l’irruption du monde à venir, de la vie bienheureuse. C’est bien le Christ Vivant qui change la pesanteur du cœur des disciples en réceptacle de la Sagesse d’en-Haut. Il induit en eux, donc, une Sagesse qu’on pourrait bien définir, à juste titre, comme une Sagesse de résurrection, une intelligence qui regarde le monde et la vie de l’intérieur de la Bonté-Béatitude de la vie ressuscitée, un intellectus resurrectionis. Les grands mystiques de la tradition syro-orientale, qui lisaient le Nouveau Testament en araméen de la Peshytta, nous rendent témoignage de cette Sagesse « résurrectionnelle » des Béatitudes. Comme nous dit, par exemple, Joseph Hazzaya, auteur spirituel du VIIIe siècle : « La résurrection du Christ, c’est un intellect qui s’est relevé de sa chute, un cœur dont les yeux ont été ouverts, et à qui a été donné de participer à la contemplation des réalités corporelles et de celles qui sont au-dessus du corps, du jugement et de la providence divine. » (Centurie di conoscenza, III, 51, Patrologia Orientalis, t. 58, Turnhout/Belgique 2023, p. 144) À cette intelligence profonde est dédiée le sixième chemin de la retraite, où l’auteur déploie, après l’étude des jeux de sens des tresses à multiples directions dans lesquelles nous sommes invités à méditer les béatitudes, une logique ternaire qui correspond à une Sagesse et Intelligence vraiment inspirées, celles du Verbe créateur lui-même. Cette logique ternaire, en plus de la logique quaternaire, sont une découverte de Jean-François Froger qui est appelée à éclairer d’une nouvelle lumière la pensée profonde de la révélation avec une sagesse où est tissée la résurrection. Le fruit de l’étude patiente et de la réception de cette logique de la révélation sera la joie, l’éveil d’une profonde compréhension, la foi vécue !
Je me permets une dernière remarque : c’est le constat, dans mon propre travail de théologien, de la richesse de ce livre-retraite pour le renouveau théologique de l’ecclésiologie dans l’actualité. Les disciples qui reçoivent sur la montagne l’enseignement des béatitudes forment le « noyau » de l’Église. Ça veut dire que l’Église est elle-même née des béatitudes, de la même Bonté-Beauté de résurrection d’où jaillissent les paroles de Jésus. Habitués comme nous sommes à regarder seulement l’extériorité de l’Église, dans son image endommagée par les conflits et même souillée par les scandales dans le moment présent, on sent dire parfois, quand on essaie d’expliquer les origines du christianisme comme un fait vraiment spirituel et profondément significatif au milieu des épreuves de l’histoire, cette expression pleine d’amertume : « C’est trop beau pour être vrai. » On suppose donc que la vérité doit être laide, parce que, selon la mentalité commune, même académique, « tout provient du chaos », et tout ordre et beauté ne sont qu’une imposition de la volonté humaine pour vaincre le chaos initial, sans jamais pouvoir en sortir. La « beauté » avec laquelle on aimerait définir l’Église ne serait rien d’autre qu’une décoration superficielle qui cache la grande et authentique vérité, une patine de peinture de mauvaise qualité qui recouvrirait l’unique réalité dont est formée l’histoire commune de l’humanité « réelle » et empirique : la guerre de tous contre tous, comme on le voit de nos jours. L’Église elle-même serait née du chaos de l’histoire, comme un pacte entre partis ennemis sortis de la contraposition d’idéologies irréconciliables, comme l’institution, nécessaire pour pouvoir survivre à la violence, d’une Constitution qu’on appelle le Nouveau Testament, un pacte écrit dont la beauté ne résiste finalement à la loi de tout ce qui est soumis au temps… la dégradation et la mort ? C’est peut-être cette incompréhension du monde scientifique face aux vraies origines de l’Église, cette cécité des chrétiens eux-mêmes vis-à-vis de la mémoire vivante et spirituelle de l’histoire profonde du christianisme, qui constituent le secret des dernières béatitudes, celles qui parlent de la persécution, la calomnie, le déni de croire. Mais ici résonne avec force l’invitation de Jésus : réjouissez-vous dans l’allégresse, parce que vous serez les successeurs de la génération des prophètes fidèles intérieurement à la Parole divine, tous ceux qui ont été massacrés dans l’histoire pour participer à la passion du Messie ! Et l’histoire se transformera en joie et exultation du Royaume par la souffrance de ces justes et l’amour des petits.
Oui, l’énoncé des « Béatitudes » révèle précisément une autre origine : Jésus est le Messie, Fils de Dieu incarné, fondateur du noyau vivant des disciples-apôtres. Nous pouvons y voir l’acte de conception de la Quéhila, avant sa naissance à la Pentecôte ! Les Béatitudes nous enseignent, non pas à imaginer en projetant nos désirs, mais à concevoir et à toucher de nos mains la possibilité d’une origine humaine vraiment belle et sainte, tout au milieu de notre histoire de violence. Y a-t-il, dans cette création souillée par le péché et la tristesse, un lieu humain qui ne soit pas affecté par les conflits mimétiques, une conception immaculée de la nature humaine ? Si on le trouvait, on aurait devant les yeux une origine sainte, ontologiquement belle et pacifiée, un lieu de vrai bonheur et une espérance sereine, une naissance à l’innocence. « Heureux ceux qui font la paix, car ils seront appelés fils de Dieu. » Le lieu de l’origine et de la conception de l’Église est le sein virginal de Marie, qui a été à juste titre proclamée « Mère de l’Église », c’est-à-dire, elle est le sein humain de la conception de l’Église et le lieu de son origine, comme elle est le sein d’où jaillit le Verbe divin dans son incarnation. Et tout ce qui naît de Marie est saint et « heureux », et vient au monde marqué par la béatitude de Celle que « toutes les générations appelleront bienheureuse » (Lc 1, 48). Marie est Mère et origine humaine de l’Église parce qu’elle est la Femme des béatitudes, l’écho parfait de la Félicité de son Fils et Dieu. Elle est la Mère de notre authentique bonheur, qui est dans l’Église sainte. Et l’Église n’est pas notre honte, elle est notre « joie éternelle », comme aimait à le dire, dans le Paris de l’exil d’après la révolution de 1917, le théologien russe Serge Boulgakov, cette joie que rien et personne ne pourra nous enlever.
Certes, le bonheur que nous ne nous lassons pas de rechercher avec ténacité au plus profond de nos désirs et de nos calculs s’échappe de nos mains comme de l’eau que l’on voudrait tenir dans un poing. Il faut plonger dans l’eau, nus comme dans notre baptême, ou « pauvres en esprit », comme dans la première béatitude, pour trouver que c’est nous qui sommes recherchés, sauvés dans la Bonté. Et voici que nous retrouvons le bonheur dans la Bonté-Beauté, au moment même où, oublieux de nous-mêmes, nous nous abandonnons à une autre sagesse, à la connaissance spirituelle qui est le fruit d’une profonde transformation intérieure.

Bienheureux ceux qui écoutent, parce qu’ils vivront dans le présent la Joie éternelle !


P. Francisco José López Sáez
Professeur de théologie et spiritualité de l’Orient chrétien
à l’Université ecclésiastique San Dámaso de Madrid,
et d’ecclésiologie et philosophie de la religion
au Séminaire du Diocèse de Ciudad Real, Espagne

Moïse et Œdipe

Dans cette série de 10 émissions, diffusées en 2018, 2019, Jean-François nous parle du mythe bien connu d’Œdipe. Bien connu, vraiment ? Vous serez surpris de ce que vous allez entendre, et surtout de comprendre que la vie de Moïse est tout aussi symbolique et « mythique », c’est à dire ayant un sens caché.

Le prochain livre de Jean-François est précisément sur le sujet abordé dans ces émissions. Cliquez ici pour accéder à la page de ce livre.

1 – Moïse et Œdipe
2 – Moïse et Œdipe
3 – Moïse et Œdipe
4 – Moïse et Œdipe
5 – Moïse et Œdipe
6 – Moïse et Œdipe
7 – Moïse et Œdipe
8 – Moïse et Œdipe
9 – Moïse et Œdipe
10 – Moïse et Œdipe

La genèse

Dans cette série de 12 émissions, diffusées en 2014, 2015, Jean-François nous parle des 6 jours de la Création. Comment comprendre le tout début de la bible devient fondamental pour la compréhension du reste

1 – Introduction
2 – Le commencement
3 – Le jour biblique
4 – Le soir et le matin
5 – La séparation des eaux
6 – Les eaux d’en haut, les eaux d’en bas
7 – Caché – Révélé
8 – Naissance du langage
9 – Les symboles, les rituels
10 – Éléments de la vie psychique
11 – Le sixième jour
12 – À l’image de Dieu

Les alliances

Dans cette série de 19 émissions, diffusées en 2011, 2012 et 2013, Jean-François nous parle des alliances que Dieu veut établir avec l’Homme, afin de le rétablir dans sa véritable Nature Humaine.

1 – Les structures de l’alliance
2 – Noé, le coffre, les animaux
3 – Chronologie du déluge
4 – Noé et ses fils
5 – L’alliance avec Abram
6 – Changement de nom d’Abram et de Saraï
7 – La circoncision
8 – L’épreuve d’Abraham
9 – Le songe de Jacob
10 – Le combat de Jacob
11 – Histoire de Moïse
12 – Les buissons ardents
13 – La révélation de Nom de Dieu
14 – Proposition d’alliance avec le peuple
15 – Réalisation de l’alliance avec le peuple
16 – Alliance avec le sang et table de l’alliance
17 – Alliance avec David
18 – Les débuts du roi David
19 – La conclusion de l’alliance avec David

D’Or et de Miel

Le sens de la vie est la question primordiale pour chacun de nous, qu’il commence son itinéraire ou qu’il l’achève.
Ce livre répond à « l’éternelle question » par l’exploration des fondements conceptuels de l’anthropologie.
Les auteurs se réfèrent pour cela aux mythes, particulièrement ceux de la Bible, comme modèles explicateurs dans l’ordre du manifesté ou de l’incarné de ce qui est implicite dans l’invisible.
Ils proposent un modèle anthropologique qui oblige à remettre sur le métier, les questions de la sexualité humaine et de la parole.

La différence sexuelle de même que la différence entre la parole humaine et le Verbe divin ne sont pas constitutives de l’homme ni de la femme dans leurs rapports à l’univers, elles ne sont qu’induites par la limite fondamentale du profane et du sacré qui marque la différence entre la réalité invisible et la réalité visible.
Ce livre ouvre un champ nouveau d’exploration de la vie psychique en s’appuyant sur une méthode expérimentale qui démontre l’existence d’une langue symbolique contenant sa propre épistémologie.

Théorie déductive de la physique des particules

La physique contemporaine s’est construite pas à pas, d’expériences en modèles mathématiques. Son expression dépend donc des principes mathématiques en cours et particulièrement de la logique.
C’est là qu’il fallait faire porter l’effort en se posant la question de savoir si la « Nature » obéit dans tous ces aspects à la logique binaire ou si celle-ci, bien adaptée à l’expérience immédiate du monde observable, est en fait insuffisante. C’est ce qu’on soupçonne en considérant les paradoxes de la physique quantique.
Il fallait une logique plus puissante, englobant la logique ordinaire comme un cas particulier, pour pouvoir penser un principe dont on pourrait déduire que la matière existe à l’état de particules et décrire avec exactitude ses propriétés fondamentales.

Les auteurs de cet ouvrage utilisent la logique quaternaire qu’ils ont décrite dans un ouvrage précédent (Fondements logiques de la physique) et qu’ils mettent en œuvre pour en déduire l’existence et la diversité structurelle des particules et en retrouver les propriétés découvertes expérimentalement (charge, masse et spin).
Ils ouvrent ainsi un nouveau champ d’exploration pour les théoriciens et les expérimentateurs, en offrant une solution logique au problème de l’énergie et de la masse « noires » ou même au problème crucial de la disruption dans les appareils de fusion atomique.